« Parmi les nombreux artistes qui s’attachèrent à l’Algérie à l’issue de leur séjour de deux ans à la villa Abd-el-Tif, François Fauck se distingua d’emblée par l’intensité de son tempérament créateur. Ainsi que le commentait l’écrivain Emmanuel Roblès à l’occasion d’une exposition de groupe en décembre 1947, ses paysages révélaient un artiste authentique, ne craignant pas de mettre à nu sur la toile sa sensibilité profonde, tout en partant d’une « pensée claire et maîtresse d’elle-même ».

Un métier des plus sûrs, dans la grande tradition cézannienne, servait la traduction picturale de ses émotions.

Le Grand Prix artistique de l’Algérie confirma ces qualités en 1954.

Fixé en Oranie en tant que directeur du Centre d’artisanat, puis d’inspecteur départemental de l’Artisanat et enfin de conservateur du musée Demaeght jusqu’en 1964, il sut mettre à profit l’observation quotidienne des techniques ancestrales et la fréquentation d’horizons sans limites. Ceux qui connaissent bien le pays peuvent imaginer que c’est l’immersion dans les sites grandioses peints avec tant de vigueur à Constantine, à Oran, à Tlemcen ou dans le Sud algérien, qui le conduisit, à son retour en France, à se lancer dans la décoration murale, domaine dans lequel son goût inné de la lumière pouvait s’exprimer sur la plus vaste échelle.  »

Marion Vidal-Bué* Janvier 2013
*Auteur de : Alger et ses peintres, L’Algérie des peintres et L’Algérie du Sud et ses peintres.